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5ème semaine: Buen Camino !

  • 5a6roues
  • 17 oct. 2017
  • 5 min de lecture

Nous arrivons en Espagne après avoir traversé la rivière Bidasoa entre Hendaye et Irun. Les enfants sont presque déçus qu'il n'y ait pas un panneau matérialisant la frontière pour se prendre en photo ... Vive l'Europe !

On a prévu de suivre l’itinéraire le l'Eurovélo 1 jusque Pampelune puis de rejoindre le Camino Frances (itinéraire des pèlerins) de Pampelune jusque Saint Jacques de Compostelle … L'Eurovélo 1 jusque Pampelune nous permet d'éviter Saint Jean de Pied de Port et le col de Roncevaux (étape pyrénéenne qui nous semblait un peu ambitieuse). Jusque là tout va bien ! Après 48h et plus de 120 km de vélo … nous nous retrouvons … à Hendaye … en France ! Non, nous n'avons pas perdu le Nord !

Quelques explications :

On quitte Irun (ville frontalière, en face d'Hendaye) par l'Eurovélo 1. Itinéraire globalement plat sur une voie verte qui suit la rivière Bidasoa, dans une vallée verdoyante, au beau milieu du pays basque Espagnol dans des paysages d'alpages. Le dépaysement est accentué par le fait qu'on ne trouve plus personne qui ne parle Français ou Anglais (et ce, à quelques kilomètres de notre frontière). Après une première nuit espagnole et près de 60 km, la voie verte s’arrête (et l'Eurovélo 1 avec …). Il ne reste que 2 « carreteras » (autoroutes gratuites) comme alternatives pour effectuer les 40 kilomètres qui nous séparent de Pampelune. 2 cyclistes et 2 policiers nous disent qu'il n'y a pas de problème pour nous y engager avec nos vélos. Les panneaux de signalisation sont explicites : les vélos, tracteurs et même charrettes tirées par des animaux peuvent y circuler. On ira jusque l'échangeur et sa voie d'insertion avant de décider, non sans regret, de faire demi-tour vers Irun. Les voitures défilent à 130 km/h et les camions lancés à 90 km/heure circulent sur la voix lente ! On est téméraires mais pas suicidaires... 60 km dans l'autre sens … D'Irun, nous espérons monter avec nos vélos dans un train pour Pampelune … Mais la « Renfe » espagnole (équivalent de la SNCF) en a décidé autrement. Nos vélos sont trop longs ! Pas de négociation possible … On retourne donc à Hendaye (de l'autre côté de la rivière) pour louer une camionnette. Jean-Ba fait un aller retour à Pampelune pour y déposer les vélos. Nous regagnerons Pampelune en train en version light : pas de vélos, pas de remorque, pas de bagage.

Tous ça pour dire que nous aurons mis plus de 3 jours pour aller à Pampelune (plus que si nous avions fait tout en vélo), on y aura laissé un peu d'argent, mais on est bien contents d'avoir évité la « carretera » et de pouvoir attaquer sereinement le Camino Frances.

On passe la soirée dans Pampelune et on s'offre des tapas dans la ville animée en cette veille de fête nationale espagnole … la ville restera éveillée jusque tard dans la nuit … et du coup, nous avec !

Nous démarrons le lendemain matin le « Camino » de la cathédrale de Pampelune après nous être procurés notre « credential ». Il s'agissait au moyen âge d'une lettre de créance délivrée par les autorités religieuses qui permettrait au pèlerin de témoigner de son statut et d'obtenir hospitalité tout au long de son chemin. Aujourd'hui il s 'agit d'une sorte de « passeport » qui atteste du statut de pèlerin / voyageur en direction de Compostelle grâce à une juxtaposition de tampons des différents villes traversées. Il permet de bénéficier d'hébergement, menus, visites à tarif préférentiel.

Nous pédalons toute la fin de la semaine entre Pampelune, Logrono et Burgos. Nous alternons un itinéraire sur des pistes caillouteuses et des routes asphaltées. Les pistes sont celles du camino des pèlerins à pieds. Malgré la période tardive de l'année, nous sommes étonnés du flux incessant de randonneurs qui font de ces pistes de véritables « autoroutes à pèlerins » encombrées dès l'aube. Les routes n'ont par contre plus rien à voir avec les autoroutes du pays basques. Ce sont souvent des nationales, parallèles à des autoroutes toutes neuves, et donc quasi désertées. Sentiment étrange de rouler des kilomètres durant sur un ruban d'asphalte impeccable qui ressemble ainsi à une piste cyclable géante, ponctuée ci-et-là de stations services à l'abandon. En une matinée, on croisera un bus et on se fera doubler par une voiture. Étonnant ce réseau routier !

Les paysages sont très différents du pays basque. On avance au milieu de plateaux arides aux couleurs orange et ocre ponctués parfois de quelques barres rocheuses. Ça fait parfois un peu penser à des paysages de western. Fini les régions d'élevage et place au blé, aux champs de poivrons, aux vignes. Les villes sont magnifiques avec des centres villes animés autour des nombreuses tables en terrasse et d'imposantes églises toutes plus belles les unes que les autres.

Le relief qu'on appréhendait est bien là … On grimpe lentement mais sûrement, parfois pas plus vite que les randonneurs (5 à 6 km/h) … 2 cols à 1 100 m au compteur ! Après parfois 1h30 de lentes montées, on dévale les descentes à plus de 50 km/h. On reste tout de même prudents et on essaye aussi d'économiser nos plaquettes de frein... Il nous reste deux sérieux cols à passer (1 400m) avant le maillot à pois.

Pour fêter les 1500 km de route, on a offert à nos vélos un passage au stand : changement du dérailleur avant pour la Recyclette, des plaquettes de freins pour le Pino, et même nouveaux pneus Marathon pour la remorque ! Les vélocistes enthousiasmés par le convoi et le projet se rendent immédiatement disponibles pour nous aider à résoudre nos problèmes techniques.

Sur la route, es espagnols nous interpellent sans cesse en voyant notre convoi : « Hola, buen camino, mucho vallientes ». On a le droit parfois à des applaudissements, aux coups de klaxons encourageants des camionneurs, voire aux véhicules qui s’arrêtent au bord de la route pour nous prendre en photo !

On croise régulièrement et avec toujours autant de plaisir Rudy (notre compagnon belge) au coin d'une route (mi ombre / mi soleil). On profitera de la fontaine à vin du monastère d'Irache (si si ça existe, c'est à volonté et gratuit, on peut vous donner l'adresse …) pour trinquer avec lui ! On passe par ailleurs plusieurs soirées consécutives avec Edith, une hollandaise, partie seule, une semaine après nous d'Amsterdam (elle roule vite !). On apprend au cours d'une discussion qu'elle a déjà fait une année de vélo d'Amsterdam jusqu'en ... Chine en passant par l'Iran et le Pakistan … La route de la Soie ! Ça nous laisse rêveur...

Nous croisons et recroisons évidement de nombreux pèlerins de 7 à 77 ans, de toutes nationalités et de tous horizons, présents sur le chemin pour des motivations très diverses (convivialité, religion, réflexion, break, sport, défi ...) avec qui nous avons de nombreux échanges parfois brefs mais toujours conviviaux.

Nous avions prévu de passer à St Jacques car sur notre route pour rejoindre le Portugal. Nous sommes aujourd'hui sur le Camino et commençons à nous sentir pèlerins ...

 
 
 
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