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Et le matériel dans tout ça?

Après une année de voyage, nous souhaitions faire un petit bilan au sujet du matériel et donner ainsi quelques infos utiles à celles et ceux qui auraient un projet de voyage à vélo (en famille?) dans les sacoches. Alors oui, l'article est un peu moins exotique que le journal de bord que nous avions l'habitude de poster. Moins de voyage mais plus de technique dans ces lignes!

Le choix des vélos

A notre départ, les enfants étaient encore trop jeunes pour être autonomes. Mayeul, du haut de ses 6 ans, savait déjà bien pédaler sur son propre vélo mais à10km/h de moyenne, on risquait d’être encore en France quand l’hiver arriverait. Nous nous sommes donc d’abord posé la question d’utiliser un système permettant de tracter son vélo, afin de lui permettre de temps à autre de rouler de façon autonome.

La barre type trail-gator : Les +:Pratique à utiliser, peu chère.

Les - : Lourd. Manque de rigidité avec un vélo enfant qui ne reste pas très droit.

Le système Follow-me : Les +:Fiable, solide, simple d’utilisation, fixation rigide au vélo de l’adulte

Les - : Lourd. Assez cher (compter 250€ neuf).

Mais à 6 ans, il n’était pas question pour nous de laisser Mayeul rouler trop souvent en autonomie sur des itinéraires où il y a des voitures (cas de 95% des itinéraires empruntés). Si on ajoute à cela la question du poids (système de traction + poids du vélo enfant), nous avons donc abandonné ce type de solution pour partir vers 2 tandems différents (voir post le matériel 1 et 2)

Le Tandem Pino Hase

Le nôtre était une occasion très récente, quasi neuve. Modèle Allround, cadre aluminium, démontable, transmission classique (dérailleur). Il était déjà équipé du kit enfant (pédalier sur la bôme et harnais de sécurité) ainsi que du porte bagage avant et de la béquille 100kg. En neuf, avec ce niveau d’équipement, il faut compter 5000€ pour un tel vélo. Jean Baptiste mesure 1.92m, nous avons donc « rallongé » le guidon grâce aux poignées XXL qui permettent de gagner 10 cm de hauteur. Compte tenu du poids à porter et tracter, nous avons changé le pédalier d’origine (48/38/28) pour un plus petit (42/32/22). Si c’était à refaire, nous serions même partis avec seulement un double plateau 32/22, tant le grand plateau a été peu utilisé.

La selle d’origine a été remplacée par une selle Brooks, déjà montée sur le précédent vélo de Jean-Baptiste, et donc ‘rodée’. Du coup, pas besoin de cuissard pour pédaler !

Les + :

- Position très (trop ?) confortable pour l’enfant assis à l’avant. Gaël était le spécialiste de la sieste sur le Pino.

- Vision dégagée sur le paysage pour le pilote et l’enfant, communication et échanges faciles

- Position relevée très confortable pour le pilote. Aucune douleur dans les poignets ou les cervicales à signaler.

- Confort de la suspension avant

- Maniabilité. Le faible empattement et la petite roue de 20’’ à l’avant rendent le vélo très manœuvrant, contrairement à ce que l’on pourrait penser.

- Stabilité à l’arrêt. La fameuse béquille 100kg permet même à l’enfant de monter et descendre de son siège sans risque de voir vélo et bagages s’effondrer.

- Vélo original, qui attire les regards et attise la sympathie

Les - :

- Les freins: Les freins d’origine (Avid Code) sont peu fiables et nous ont lâchés dès le Portugal. Changement pour des Sram Guide, et même problème. Idéalement, il faut des freins Shimano (huile minéral, plaquettes plus simples à trouver) mais toujours à double pistons pour des raisons de puissance (Saint, Zee, XT trekking). Pour les plaquettes, ne pas hésiter à mettre le prix. Compte tenu de notre chargement, les plaquettes d’entrée de gamme avaient une durée de vie souvent limitée à quelques jours pour peu que l’on roule en région montagneuse.

- Les rayons : Casse de très nombreux rayons sur la roue arrière. 9 fois sur 10, ils cassent côté transmission et nous n’avions malheureusement pas emmené de quoi démonter la cassette (fouet à chaîne et clé a cassette). Il est donc important de partir avec des roues équipées d’un maximum de rayons (jusqu’à 48), qui doivent être le plus solide possible. Prévoir des rayons de rechange adaptés à la roue (leur taille n’est pas standard) ainsi que fouet et clé à cassette. C’est lourd mais ça nous aurait souvent rendu service.

- Le transport : Le Pino est long, large, haut, et lourd. Autrement dit ce n’est pas le vélo le plus simple à loger dans une soute de car ou dans un train. Il est démontable mais comme nos trajets motorisés ont été courts et rares, nous ne l’avons pas démonté une seule fois. En comptant sur la gentillesse et la débrouille des chauffeurs et autres chefs de trains, nous avons toujours trouvé une solution.

La Recyclette

Les + :

- Confort : C’est un vélo fabriqué sur mesure, et donc adapté à la taille du pilote et de l’enfant. L’acier offre une souplesse relative qui permet de se passer par exemple d’une lourde fourche télescopique.

- Robustesse : Le cadre en acier ainsi que des périphériques de qualité.

- Freins : Alors que les freins ont été une source permanente de soucis sur le Pino, ils se sont montrés très fiables sur la Recyclette. Freins à disque à câble à l’avant(Avid bb7) et V-brake à l’arrière. Les plaquettes des freins avant ont tenu les 11 500km ! Le système V-brake arrière a dû être changés à mi- parcours car casse d’un bras. Entretien facile, pas de soucis à gérer avec de l’hydraulique.

- Le tarif : Yann Thomas construit ses tandems en recyclant des éléments de vélos plus anciens. Ça permet d’avoir un vélo de très bonne facture à un prix contenu ( 2 600€)

Les - :

- Transport : qui dit tandem, dit vélo long, et donc moins évident à transporter. Mais comme pour le Pino, il passe finalement assez bien dans les soutes des cars et dans les trains. La petite taille du cadre en fait un vélo qui reste relativement léger pour un tandem acier. Yann nous avait proposé lors de la fabrication une option pour démonter le vélo en deux. Nous ne l’avions pas retenue mais c’est envisageable (pour l’avion par exemple).

- Transmission : Dès l’Espagne, nous avons eu de nombreux problèmes sur la transmission au niveau du pédalier arrière et du dérailleur correspondant. La chaîne avait une fâcheuse tendance à se coincer entre les plateaux. Nous n’avons pas pu changer le pédalier car la longueur des manivelles n’est pas standard. Il a donc fallu gérer ce problème sur une grande partie du voyage

La remorque

Margaux avait 1 an lors de notre départ. La remorque était donc le moyen de transport idéal pour elle. Compte tenu du temps qu’elle allait devoir y passer, nous avions besoin d’une remorque fiable, et aussi confortable. Voyageant à 5, nous savions aussi que nos 8 sacoches risqueraient d’être un peu juste pour tout transporter. C’est pourquoi il fallait une remorque suffisamment grande pour transporter aussi un peu de matériel ou nourriture. La remorque double permet aussi de mettre un deuxième enfant à l’abri en cas de conditions climatiques un peu rudes (ce qui nous est arrivé 2 ou 3 fois seulement).

Il nous fallait donc une remorque grande, pas trop lourde, confortable et surtout fiable. Pour des aspects pratiques (transports), nous souhaitions une remorque qui puisse aussi se plier et avec des roues démontables.

La remorque Thule Cab fournie par l’enseigne Cyclable a été parfaite pour notre aventure.

Les + :

- Format xxl pour l’habitacle, mais aussi pour le coffre. En plus de Margaux et ses jouets, on y trouvait toute la nourriture et le matériel pour cuisiner, ainsi que les vêtements quotidiens (polaires et vestes de pluie) si pas utilisés.

- Sièges confortables, suspensions efficaces et bonne visibilité à l’extérieur.

- Présence d’un grand filet « insect proof », qui s’est avéré plus utile pour éviter que Margaux ne vide la remorque en route que pour limiter les entrées d’insectes. Indispensable donc.

- Housse de pluie parfaitement étanche pour le mauvais temps, et par- soleil efficace pour le beau temps. Le pare soleil est un vrai plus pour éviter que la remorque, même ouverte, ne devienne un vrai four sous le soleil.

- Accrochage et décrochage simples. Facilité à passer la remorque d’un vélo à l’autre (si on dispose d’un système d’attache en permanence sur chaque vélo)

- Fond rigide permettant de limiter les chocs dans les pieds des passagers lors de passages un peu « acrobatiques » (C’est du coup un peu plus lourd mais vraiment efficace)

Les - :

- Au début du voyage, les rayons avaient tendance à se desserrer facilement. Il faut y être attentif pour éviter de voiler les roues.

- Les pneus de première monte sont en général assez bas de gamme. Après une série de crevaisons (le fameux syndrome de la roue droite, celle qui roule régulièrement dans le bas-côté), nous avons mis des pneus Schwalbe Marathon Plus et n’avons plus eu de soucis.

- Les essieux semblent être le point faible de ces remorques si utilisation au long cours. L’un des nôtres a cédé au bout de 4 000km. Le problème semble fréquent puisque 2 autres familles qui voyageaient au même que nous ont rencontré ce problème. Il peut être opportun de partir avec un ou deux essieux de secours (pièces d’une dizaine de cm de long seulement, simples à changer).

Entretien et réparation

Quand on utilise son vélo au quotidien, à part une petite crevaison de temps en temps, il faut avouer que l’entretien de sa machine reste assez aléatoire (non ?). Mais quand on prévoit de faire un long voyage, la question de l’entretien et des réparations devient cruciale, parce que voyager avec un vélo en mauvais état, c’est l’assurance d’arrêter assez vite ledit voyage…

L'avantage du vélo, c'est que la mécanique reste relativement simple et les problèmes finalement assez mineurs par rapport à ce qu'on pourrait rencontrer en voyageant en voiture ou en camping car. Pas de mécanique très compliquée, pas d’électronique ou d’électricité à gérer (où alors à la marge avec un ou deux périphériques seulement). Seuls les freins hydrauliques peuvent s’avérer difficile à réparer car difficile à ‘bricoler’ avec les moyens du bord.

- Pièces d’usures/consommables

Nous avions prévu plaquettes et patins de freins, chambres à air, rustines, câbles de freins et de dérailleur adaptés aux tandems ainsi que quelques rayons. Ne pas oublier de renouveler le stock dès qu’il devient un peu bas (en particulier pour les câbles de tandems, pas toujours évidents à trouver).

Nous sommes partis sans pneus de rechange et en avons trouvés en route quand nécessaire sans problème (pneus de la remorque et pneu arrière du Pino).

- Les outils

Nous avions avec nous un outil multifonctions qui nous a bien rendu service. En plus des clés Allen, Torx et tournevis standards, il disposait aussi d’une clé à rayons et d’un dérive chaîne, indispensables pour les voyages au long cours.

Nous avions aussi avec nous une petite clé à molette ainsi qu’une petite pince multiprises, qui nous ont servi à de nombreuses reprises pour tout type de bricolage en bord de route.

Comme vu plus haut, nous n’avions ni fouet à chaîne, ni démonte cassette. Nous avons toujours trouvé des vélocistes pour nous dépanner mais si l’on avait voyagé plus loin des sentiers battus, ces outils seraient devenus indispensables.

- Le petit matériel

Nous avions un stock de visserie pour changer les petits boulons et écrous qui partent souvent en route sans prévenir. Cette petite quincaillerie nous a aussi permis de réparer plusieurs fois nos attaches de sacoches, qui sont en plastique et finissent par fatiguer (même chez Ortlieb !).

Pour les réparations de fortune et petite bricole, nous avions quelques serre-câbles plastiques (type colson) et un ruban d’adhésif costaud (type Duct tape).

Et comme tout le monde le sait, qui veut voyager loin ménage…son vélo ! Alors nettoyage et entretien régulier sont essentiels pour voyager sereinement. Ca n’était pas toujours évident pour nous en fin de journée avec la gestion des 3 enfants, mais nous nous imposions un petit nettoyage/check-up rapide au moins une fois par semaine.

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