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Semaine 7: Santiago nous voilà!

De splendides paysages … qui se méritent !

Très vite sorti de Leon, nous quittons la Castille pour entrer en Galice !

Nous quittons l'immense plateau céréalier jaune et arride qui, hormis les villages, était finalement assez monotone avec ses grandes pistes rectilignes qui longeaient les nationales. On apprendra d'ailleurs au cours d'une discussion dans une albergue (refuge qui accueille les pèlerins) que certains randonneurs prennent le bus entre Burgos et Léon pour éviter ce tronçon plutôt dénué de charme. Tricheurs ...

La Galice, elle se mérite ! 4 cols successifs en 3 jours entre 1200 et 1500 m d'altitude. On monte lentement mais sûrement. On prend le temps d'apprécier les petites routes et les paysages superbes que nous dévoile chaque nouveau lacet. Heureusement que nous avons un petit plateau et beaucoup de pignons sur nos vélos car certains passages sont bien raides et nos jambes se rappellent alors le poids de tout notre équipement. On s’attardera un moment au Cruz de Ferro, point culminant du Camino Francès. Une croix de fer s'érige au milieu d'un énorme cairn élevé au cours des siècles par les pèlerins qui déposaient traditionnellement à leur passage une pierre symbolisant l'abandon de leurs fautes (pierre qu'ils transportaient en théorie depuis leur départ). Aujourd'hui les pèlerins y placent aussi des objets personnels (photos, messages, vêtements). Piété, folklore, dévotion ? Il sera difficile d’interdire aux enfants de ramasser ces innombrables « trésors ». On savoure en tout cas ce moment après la difficile montée tant redoutée des pélerins.

On découvre ensuite avec plaisir la Castille. Les paysages sont splendides : très vallonnées voire montagneux, verdoyants (d'ailleurs on sent l’humidité même s'il ne pleut pas), des prairies, des couleurs automnales, des bois avec des châtaigniers à perte de vue puis des conifères et enfin des forêts d’eucalyptus en s'approchant de Santiago. On avance de fermes en fermes. Ça sent tour à tour le cochon, la volaille, les vaches. Depuis leur vélo, les enfants s’entraînent à reconnaître porcheries, poulaillers ou stabulations. Ils révisent aussi les marques des nombreux tracteurs que l'on croise.… On rencontre sur la route plus de citernes à lait et de camions à bestiaux … que de voitures !

Niveau climat, on sent que l'automne est bien là. Les matinées sont fraîches (le thermomètre est à peine positif au réveil et les vélos sont givrés) mais le temps magnifique ! Le soleil et les montées (!) viennent vite nous réchauffer et on passe très vite des doudounes et des gants aux T-shirts !

Arrivée à Santiago

Aboutissement du Camino dès le Dimanche soir à Santiago. L'étape sera l'une des plus longue (65 km) mais il était difficile de s’arrêter en voyant les panneaux annonçant Santiago de plus en plus proches. Mais attention, le Camino se mérite jusqu'au bout. Le final est une vraie succession de montagnes russes (courtes mais intenses comme c'est écrit dans notre guide!)et on met souvent pied à terre. Les descentes auront raison du frein avant du Pino puis de sa chaîne qui cassera devant la cathédrale. Réparation à la frontale dans les rues de Santiago à la tombée de la nuit sous les regards étonnés, amusés et finalement compatissants des espagnols. Journée de repos bien méritée le lendemain qui nous permettra de visiter le centre historique de la ville. Notre unique regret est que la cathédrale soit masquée par un énorme échafaudage. Mais on prend plaisir à déambuler dans les ruelles de cette ville historique où l'on recroise de nombreux pèlerins doublés sur les jours précédents. On prend également le temps d'aller récupérer notre précieuse Compostella, sorte de diplôme attestant du pèlerinage réalisé. Il faudra voir où on le met dans notre CV...

A chacun son camino !

Sur le chemin de St Jacques, on rencontre tous les jours des voyageurs de toutes les nationalités et d'horizons divers : espagnols, belges, hollandais, danois, mais aussi des canadiens, américains … des asiatiques … deux sud-africains, un équatorien. Comme nous le partagions, les motivations des personnes qui se lancent sur le camino sont variées : religieuses, spirituelles, culturelles, sportives,... Mais la façon de le faire l'est tout autant. Il y a bien évidemment les randonneurs classiques équipés de leur chaussures de rando et de leur baton. Certains sont parfois accompagnés de leur âne ou mule. On rencontre aussi des cyclistes, cyclovoyageurs chargés ou vététistes rapides au chargement minimalistes. La grande majorité dorment en dur (dans les dortoirs des albergues ou les chambres de pensions ou petits hôtels), quelques uns sont sous tente comme nous. Beaucoup portent leurs affaires personnelles de manière autonome, certains bénéficient d'un convoyage des sacs en camionnette. Certains le font d'une traite, d'autres par tronçons, pour la première fois ou pour une nouvelle fois. A chacun son camino ! Quelques exemples vus en chemin :

4 couples de quarantenaires des Yvelines, amis d'enfance des scouts, qui terminent cette année le dernier tronçon Léon / Santiago après avoir entrepris le premier du Puy en Velay il y a 10 ans. 7 à 10 jours de rando chaque année entre amis …

Mathieu, un belge, aura été de Saint Jean Pied de Port à Santiago au pas de course, au rythme des grelots qu'il porte à la cheville. Nous l'avons rencontré lors de notre première étape à Pampelune et revu lors de notre dernière, à l'approche de Santiago ... soit une moyenne de 45 km par jour à pied ! Belle performance !

Il y a aussi ce couple de jeune retraités français qui fait 3 fois la route depuis le Puy … depuis le mois d'avril dernier. Tous les jours, ils avancent leur camping-car d'une étape, retournent à pied là où ils ont dormi la veille puis repartent vers leur camping-car. Le confort des nuits dans le camping-car semble valoir la peine de faire les allers-retours à pied.

On rencontre aussi un retraité espagnol parlant français couramment après une enfance au Maroc, qui fait sa 13ème route vers Compostelle. Parti cette année d'Alicante (Sud de l'Espagne), il nous décrit le relief des étapes à venir de tête, de façon beaucoup plus précise que notre guide, comme il aurait pû vraisemblablement le faire du Camino Norte ou d'autres encore.

L'économie autour du Camino

On se rend compte que le Camino fait vivre tous les villages que nous croisons. Dans le moindre hameau, on trouve une albergue voire un petit hôtel, un café et une petite boutique d’alimentation.

Les épiceries sont presque toutes indépendantes, tenues souvent par une petite grand-mère. Sans devanture ou vitrine particulières, elles sont parfois dures à identifier. Les fournisseurs défilent le matin pour livrer les épiceries. On croise le camion « Danone » qui succèdent à celui des chips « Lays » et aux pains « Bimbo » … Les épiceries vivent à l'heure espagnole. Elles ferment le « midi » vers 14h (pratique pour acheter le pique nique) pour ne ré-ouvrir qu'à 17h !

Détail amusant, on trouve aussi sur le chemin beaucoup de cabinets de massage et de podologie. Les randonneurs souffrent !

Si nous sommes arrivés à St Jacques, notre Camino à nous n'est pas encore fini. Dès demain cap au Sud en direction du Portugal !

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