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Semaine 9 : de Porto à Lisbonne

Porto – Coimbra : océan, forêts de pins et lagunes

Nous quittons Porto en traversant l'impressionnant pont Luis construit par M. Eiffel et dont la structure n'est pas sans rappeler la célèbre tour parisienne. Nous longeons ensuite la rive du Douro par une belle piste cyclable qui nous mène jusque l'océan. La mer est agitée. Les vagues déferlent sur la côte. Les rochers sont recouverts d'une écume blanche. Un petit air de Finistère … en faisant fi des palmiers !

Nous filons vers le Sud avec un vent du Nord qui nous pousse allègrement et nous fait presque oublier notre chargement.

Nous alternons :

- des portions en bordure de côte, avec encore quelques belles incursions sur les dunes de sables blancs grâce à des passerelles en bois qui s'étendent sur des kilomètres. Encore ces stations balnéaires, un peu trop bétonnées à notre goût, avec de superbes villas dignes de Beverly Hills !

- des tronçons au milieu des forêts de pins qui nous rappellent les Landes. Nous serons malheureusement attristés de rouler plus de 20 km au milieu de bois calcinés suite à un récent incendie. Pas une feuille, pas une fougère, pas un bruit d'oiseaux, pas même un insecte. Toute trace de vie a disparu. Ce paysage de cendres est désolant …

- des passages dans de splendides lagunes restées sauvages. Peu avant la tombée de la nuit, nous assistons au retour au port de conchyliculteurs qui déchargent de leur barques colorées leurs sacs de coques et palourdes. Nous profitons d'un lever aux aurores le lendemain (le bac qui traverse l'estuaire part à 7h40) pour croiser, au lever du jour, hérons, cormorans, aigrettes et même flamants roses.

Coimbra, ville universitaire

Coimbra est perchée sur la colline de l'Alcaçova, à une cinquantaine de kilomètres de la mer. Le centre historique est un enchevêtrement de ruelles étroites, entrecoupées de raides escaliers. La ville abrite l'une des plus anciennes universités d'Europe (avec la Sorbonne notamment). Des traditions étudiantes restent présentes : on croisera de nombreux étudiants en costume complet noir sous leur cape en laine noire également.

Nous quittons la ville un vendredi midi … en train … en direction de Lisbonne pour retrouver Benoît, le père de Raphaëlle qui nous rejoint pour passer 5 jours avec nous. Bel exploit de faire entrer dans un train régional (un corail dans le référentiel SNCF) nos 2 tandems, 1 remorque, 8 sacoches de vélo, 3 sacs « boudins » … et nos 3 enfants … et ce, sur un arrêt en gare de quelques minutes. Nous sommes fiers de nous … mais ça ne nous épargnera pas les remontrances du contrôleur du train qui n'apprécie pas du tout que nos tandems (trop longs) dépassent de l'espace vélo dédié. Tant pis !

Le charme de Lisbonne

Petits et grands sommes contents de retrouver Benoît à l'appartement que nous avons loué pour l'occasion. Benoît est arrivé de Paris après 2h de vol quand nous roulons depuis 2 mois jour pour jour pour couvrir la même distance … Nous n'avions pas vu de familles ou amis depuis Arcachon. Ces 'visites' nous font le plus grand bien car c'est très agréable de retrouver des personnes qui nous sont chères et de sortir en même temps de notre huis clos familial. Les enfants sont ravis de retrouver leur grand-père et les parents sont ravis d'avoir quelqu'un qui va capter l'attention des enfants pendant quelques temps. On est également content de retrouver un peu de confort 'ordinaire' dans un appartement très cosy. On a rarement autant apprécié un petit déjeuner autour d'une table avec de simples tartines beurre-confiture !

Lisbonne, quant à elle, ne manque pas de charme. Son surnom « la ville aux 7 collines » en dit long sur sa topographie … On a donc laissé nos vélos garés pour profiter de la ville à pied, en métro ou en tramway. Lisbonne domine l'estuaire du Tage, si large qu'on pourrait se penser en bord de mer. On visite le célèbre quartier Alfama, connu pour ses ruelles étroites et ses nombreux escaliers. On grimpe au château Saint George qui offre un belvédère de premier choix sur la cité. Puis, on redescend sur le Tage pour profiter du temps presque estival, en passant par l'église Sainte Lucia et la place du Commerce. La grande attraction du jour restera pour les enfants le retour à notre appartement via la célèbre ligne 18 et son vieux tram' qui arpente les raides ruelles en longeant les murs recouverts d'azoulejos de si près que les passants sont parfois obligés de se plaquer contre les portes des maisons à son passage.

Le lendemain, nous nous promenons à Belem, joli quartier ouvert sur l'estuaire du Tage, quelque peu excentré à l'ouest de la ville. Belem a des airs de station balnéaire chic, surtout en ce dimanche ensoleillé. Le quartier ne manque pas d’intérêt historique puisqu'il nous rappelle le passé glorieux des premiers explorateurs et du commerce d'épices en provenance des colonies et comptoirs portugais (Brésil, Angola, Goa en Inde …). Nous visitons le fascinant monastère des hiéronymites et son église qui renferme le tombeau de Vasco de Gama. Nous nous promenons sur la jetée où s'élève le monument « des découvreurs » qui, de ses 52 mètres de haut, rend hommage aux explorateurs et navigateurs portugais. Pour finir, nous admirons l'emblématique tour de Belem, construite à l'origine comme un phare fortifié pour surveiller l'estuaire.

Cette ville à taille humaine où se mélange traditions et modernités nous a enchantés, en particulier sous ce soleil quasi estival.

Après 2 mois en selle ... petite philosophie du jour : Voyager en vélo, un exhausteur de vie !

Nous avons l'impression chaque jour que nos sensations et nos émotions sont décuplées ce qui nous donne l'impression de vivre intensément ! Quelles soient positives, ou parfois négatives, nos sensations et émotions sont toujours intenses.

Physiquement déjà, nous nous levons chaque matin avec une pleine conscience de notre corps et des muscles qui ont travaillé la veille. Nous nous découvrons des muscles dont nous ne connaissions l'existence. Nous sommes parfois étonnés de notre force qui s'est considérablement renforcée depuis le départ : force dans nos jambes dans un raidillon, force dans nos bras quand il faut pousser nos lourdes montures dans un chemin ensablé ! Nos corps sont exigeants. Il faut les nourrir et les laisser récupérer. Nous mangeons des quantités gargantuesques et il ne nous faut pas moins de 10h de sommeil pour reposer nos corps (autant que nos enfants).

Nous sommes très "météo-sensibles". Les bourrasques de vent (surtout de face) et les averses de pluie nous désolent très rapidement. Nous nous retrouvons à supplier le ciel pour qu'il arrête de se déchaîner sur nous … où nous demander plus basiquement « qu'est ce qu'ont fout là ». Par contre, une pause dans un café avec une bonne « pastel de nata » ou mieux encore un rayon de soleil qui s'immisce dans le ciel couvert lorsque nous sortons du café peuvent nous remettre dans un réel état de joie.

Une grande ligne droite sur une route un peu circulante va nous lasser voire déprimer, un revêtement de chemin peu adapté aux vélos (sable, pierriers) ou des montagnes russes incessantes vont nous éreinter jusqu'à nous saper le moral. Par contre, un passage de col après plusieurs heures de montée avec un beau panorama à la clef, une arrivée à une étape tant attendue ou un passage de frontière vont nous rendre fous de joie, voir euphoriques.

Bref, on vit … intensément !!

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