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15ème semaine : Marrakech et l'immuable vallée des Aït Boughemez (Haut Atlas)

  • 5a6roues
  • 28 déc. 2017
  • 4 min de lecture

Nous accueillons Calou (la maman de Raphaëlle), en provenance de Paris, à l'aéroport de Marrakech avec une banderole de bienvenue réalisée le matin même par les enfants.

Au programme de la semaine : pas de vélos ! Ça tombe bien la remorque n'est toujours pas fonctionnelle. Nous sommes en attente d'un essieu en provenance du fabricant Thule (en Suède) qui devrait nous être livré début Janvier. Nous profitons donc de Marrakech et de quelques jours dans une vallée reculée du Haut Atlas : les Aït Boughemez (« la vallée Heureuse »)

Marrakech, la ville ocre au pied des sommets enneigés

Nous avons la chance d'être hébergés tous les 6 (avec Calou) par Michèle et sa fille Stéphanie, amies de longue date de la famille de Raphaëlle, qui résident toutes deux à Marrakech depuis de nombreuses années.

Marrakech nous semble embellie et assagie. La ville aux façades ocres est propre. Les espaces verts ont été préservés et magnifiquement entretenus. Un gros travail de ravalement du centre rend l'ensemble harmonieux. Au loin, les sommets enneigés de l'Atlas dominent la ville. Par ailleurs, la police touristique a fait la guerre aux « faux guides », aux vendeurs trop insistants … on se ballade maintenant en plein centre touristique sans être importunés par quiconque. L'organisation récente de la COP22 n'y est probablement pas pour rien. En tout cas, c'est agréable !

Nous retournons dans les lieux incontournables : la place Jemaa el Fna qui fume une fois les gargotes ambulantes installées à la nuit tombante, la grande mosquée la Koutoubia, le souk où nous avons la chance d'être guidés en dehors des sentiers battus par Michèle. Les enfants découvrent le four à pain dans les bras du boulanger, un menuisier qui façonne des pièces sur un tour à bois, un tisserand devant son métier à tisser et un volailler qui plume des poulets à la chaîne.

De part et d'autre de la place des Ferblantiers (artisans qui travaillent le métal) nous visitons les palais El Badi et Bahia. Le palais a été édifié au XVIème siècle par un sultan saoudien. Aujourd'hui, il ne reste qu'une immense esplanade entourée de hauts murs, avec de grands bassins et des jardins plantés d'orangers. Le second, plus récent, est un palais du XIXème siècle, véritable joyau de l'architecture et de la décoration marocaines (zelliges, plafonds de cèdre et de hêtre ciselés et peints, moucharabiehs) organisé autour de nombreux patios avec des pièces d'eau et fontaines rafraîchissantes et des jardins où sont plantés des orangers, bananiers, cyprès, hibiscus …

Avec nos amis Nico et Diane (qui nous ont rejoints pour fêter le 31), nous flânons ensuite dans le jardin Majorelle, lieu enchanteur créé par le peintre Jacques Majorelle puis racheté plus tard par Pierre Bergé et Yves Saint Laurent. On déambule au milieu d'arbres et plantes exotiques, de bassins recouverts de nénuphars et de lotus avant d'arriver devant un bâtiment de style Art Déco d'un bleu intense venu de l'Atlas (dit « bleu Majorelle »). Juxtaposé au jardin, le musée Yves Saint Laurent rend hommage à ce dernier en présentant ses créations emblématiques, et en retraçant sa vie via différents films et présentations.

Immuable Atlas

Nous avons décidé de passer Noël avec Calou dans le Haut Atlas, au cœur de la vallée des Aït Boughemez, à 250 km au Sud Est de Marrakech. Départ pour 4h de route à travers des paysages se révélant inouïs et splendides au fur et à mesure que nous avançons vers les montagnes. On retrouve avec bonheur une région où nous étions venus la dernière fois il y a 10 ans pour une randonnée hivernale en raquettes. Cette fois, pas de neige, et nous nous contentons de randonnées en fond de vallée (1 800 m à 2 000 m d'altitude). Les garçons sont tout heureux de se promener dans ces paysages sublimes, en alternant marche à pieds et dos de mule. Margaux a tour à tour l'un de ses parents qui fait office de mule !! Visites de villages, rencontre avec les habitants de la vallée, ascension du Sidi Moussa (grenier à blé), descentes des gorges d'Arrous, et découverte des traces fossilisées de dinosaures !! Nous profitons à fond de ces 3 jours sur place, en demi pension dans un gîte d'étape au calme, sans se soucier d'avoir à monter ou démonter la tente, ou de cuisiner un dîner au réchaud. Si les températures sont largement négatives la nuit, le soleil qui brille toute la journée nous permet de bénéficier de températures très clémentes pour ce mois de décembre malgré l'altitude.

Même si l'eau courante (même l'eau chaude !), l'électricité, la 3G et les routes bitumées ont maintenant largement fait leur apparition dans cette vallée de l'Atlas, la vie dans les villages reste ancestrale. Ainsi les murs et toits des maisons sont encore en pisé (terre et paille), les labours sont encore réalisés par des ânes tirant une araire. Les lessives sont faites par les femmes dans les rivières (froides!). La mule est encore le moyen de locomotion par excellence. Dans les maisons, on vit à l'étage. Le rez-de-chaussée est réservé aux moutons, aux chèvres et éventuellement aux mules et aux vaches. Dur d'imaginer qu'à quelques centaines de kilomètres de là, il y a Casablanca la moderne, qui n'a rien à envier à nos grandes villes françaises.

Même si nous connaissions déjà la vallée, L'Atlas nous aura une nouvelle fois marqué par la beauté de ses paysages, l'accueil de ses habitants et le « voyage dans le temps » qu'il nous permet de faire, loin de tout ce que nous avons pu rencontrer depuis le début de notre voyage.

 
 
 
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