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19ème semaine : La Vallée du Draa jusqu'au … SAHARA !!

Nous quittons à nouveau Ouarzazate … plein Sud cette fois-ci … direction le SAHARA … On veut aller jusqu'aux dunes de sable en vélo par la vallée du Draa … 260 km !

Vallée du Draa ... en route vers M'Hamid

La première partie du trajet est montagneuse : de nombreux lacets pour passer sur le versant Sud de la chaîne de l'Anti-Atlas et rejoindre Agdz, petite ville dans la vallée du Draa.

Nous roulons ensuite sur une route, avec d'un côté le désert rocailleux, aride et sans trace de vie, de l'autre, une palmeraie qui s'étend le long de l'oued sur des dizaines de kilomètres. L'oasis n'est parfois qu'un simple ruban fin. A d'autre moment, elle s'agrandit sur des kilomètres de largeur. On trouve bien évidemment d'innombrables palmiers dattiers … et, dès qu'il y a de l'irrigation, des petites parcelles, au pied des arbres formant un « damier » vert, dont chaque carré est délimité par de petite butes de terre permettant de retenir l'eau.

Jusque Zagora, la route est un large goudron tout neuf, avec une piste cyclable matérialisée sur les deux bas-côtés … C'est du bonheur ! Alors que les vélos étaient assez rares jusque qu'ici, nous en croisons à présent de très nombreux : essentiellement des jeunes qui font leur trajets quotidiens entre chez eux et les collèges ou lycées de la vallée. Nous nous saluons, piquons un petit sprint à leur côté puis reprenons notre rythme de croisière.

Au Sud de Zagora, l'approche du désert se concrétise. Nous apercevons les premières dunes de sable et les premiers panneaux évocateurs. L'air sec nous dessèche rapidement le visage et les mains. Le vent assez fort soulève du sable sur l'asphalte. Les journées s'avèrent plus compliquées que prévues car outre le vent, nous roulons le ventre vide, probablement la faute à un repas un peu plus fourbe que les autres qui nous a retourné les boyaux (heureusement pas ceux des enfants).

Peu avant le village de Tagounite, deux hommes sur la route, étonnés par nos montures nous font signe. On se salue, se présente. Ils ne sont pas pressés. Ils attendent à côte de leur mobylette en panne une pièce de rechange. Un peu plus tard, leur engin réparé, ils nous doublent sur la route. Nous finirons chez l'un d'eux, invités à dormir sous une tente berbère dans le jardin de la ferme. Merci à Brahim et Radija pour la soirée passée en famille avec leurs 4 enfants.

Encore deux cols à passer, dont un au pied d'une montagne qui ressemble étrangement à un plat à tagine et nous voilà à M'Hamid, au porte du désert, là où l'asphalte devient piste. Un vrai sentiment de fierté nous gagne : nous sommes arrivés aux portes du Sahara en vélo depuis chez nous !!

Nous nous arrêtons chez Luc, avec qui nous avons pris contact par le site warmshower (communauté d'accueil de cyclistes), dans son petit havre de paix « Carrefour des nomades ». Passionné et passionnant, Luc est un voyageur chevronné … en vélo (tour de France seul à vélo à 15 ans...) et en moto ... en Europe, en Amériques et en Afrique ! Luc est installé à M'Hamid depuis 2 ans où il tient un petit hôtel / camping et organise des circuits sur mesure dans le désert.

Bivouac dans les dunes

Nous prenons conscience que nous ne sommes qu'à quelques dizaines de kilomètres de dunes exceptionnelles (l'erg Chegaga) que nous ne pourrons rejoindre en vélo : pistes de sable qui nous obligeraient à pousser nos lourdes montures sur de longs kilomètres. Luc nous propose de nous y emmener avec son 4x4 et de passer une nuit dans un bivouac en plein désert.

Départ en début d'après-midi pour 3h de 4x4 sur des pistes souvent sableuses, caillouteuses à des moments, parfois plus roulantes. Nous découvrons la diversité du désert, des déserts : dunes de sable, montagne, cailloux, oueds, plaines. Nouveau contraste saisissant : Dunes de sables et dense matelas végétal ne sont pas antinomiques ! En effet, outre les arbres et arbustes présents couramment dans le désert (acacias, tamaris, torza), nous nous retrouvons au milieu d'une véritable prairie où paissent des centaines de dromadaires et chèvres. Des graines de roquette ont germé grâce aux pluies exceptionnelles de l'automne et l'hiver offrant un pâturage inédit aux troupeaux. Les enfants admirent avec émotion des jeunes dromadaires de quelques semaines se hisser sur leur jambe pour se nourrir du lait de leur mère. Nous prenons conscience qu'il y a encore aujourd'hui des familles touaregs nomades qui se déplacent avec leur campements, leurs familles et leurs animaux, au gré des saisons, sur un rayon de 300 km. La vie a probablement peu changé pour eux depuis des décennies, hormis quelques progrès arrivés jusqu'à eux : téléphones portables, mobylettes (pour le bergers qui gardent les troupeaux) !!

Nous arrivons en fin d'après-midi sur un campement au pied des grandes dunes de Chegaga. Nous partons tous les 5, escalader, dévaler les dunes de sable à pieds, puis sur une planche de snowboard (mise à disposition au bivouac). Les parents retrouvent des âmes d'enfants : éclats de rire, sensations fortes, et du sable de la tête aux pieds ! Le soleil baisse derrière les dunes. Nous admirons le paysage grandiose sous la lumière du soir puis rentrons au campement. Nous sommes logés et nourris comme des rois … lits sous des tentes touaregs, eau (du puit), électricité (panneaux solaires), repas copieux … Nous réalisons de la complexité de la logistique des bivouacs (dédiés aux touristes) où le premier village est à 3h de 4x4 ou … 3 jours de dromadaires ! Les bivouacs restent à taille raisonnable (et nous y étions presque seuls) et ne semblent pas avoir dénaturés la nature. Ouf ! Après un lever avant l'aurore pour profiter d'un tour dans les dunes au lever du soleil, nous reprenons la route avec Luc pour rentrer à M'Hammid. Merci 1000 fois à Luc pour ces 24h dans le désert en sa compagnie !

Notre séjour au Maroc touche à sa fin puisque nous prévoyons de gagner rapidement le Nord du pays en transport (dès que nous aurons enfin réussi à résoudre notre problème de remorque :-/ ). Nous rejoindrons alors l'Italie en ferry. Nous sommes partagés entre la joie de continuer notre route et découvrir un nouveau pays et la nostalgie de quitter le Maroc si attachant de par la beauté de ses paysages, la richesse de son patrimoine et l'accueil incroyable de ses habitants ! En tout cas, une chose est sûr, nous y reviendrons ...

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