Nous continuons notre remontée vers le nord des Pouilles en nous éloignant un peu de la côte, même si la mer ne reste jamais très loin. Mais alors que nous avions pris l'habitude d'un relief peu marqué, il faut nous remettre à grimper. Les villages les plus élevés ne sont qu'à 300 ou 400 mètres d'altitude, mais l'alternance des montées et descentes se révèle souvent 'casse-jambes'.
En haut d'une colline, nous découvrons la ville blanche d'Ostuni, véritable dédale de petites ruelles tortueuses dans lesquelles il n'est pas toujours évident de circuler avec nos tandems, et encore mois avec la remorque. Ostuni marque pour nous l'entrée dans la vallée d'Itria, surnommée aussi vallée des trulli.
Les Trullis omniprésents
Nous pensions en avoir déjà fait le tour dans le Salento. Mais que nenni !! A partir d'Ostuni, on aperçoit des trullis tous les 100m. Construits en pierres sèches comme ceux rencontrés dans le Salento, leur architecture est différente, avec en particulier leur fameux chapeau pointu et leur sculpture blanche au sommet. De plus, avec une surface plus importante, ils sont de véritables habitations, et non plus de simples abris ou remises de matériel agricole. De très nombreux Trullis sont d'ailleurs réaménagés en habitations modernes. A tel point qu'il devient même parfois difficile de faire la différence entre les Trullis réaménagés et les constructions récentes reprenant le 'style Trulli'. Enfin on s'y perd...
On nous offrira même la possibilité de passer la nuit dans un authentique Trulli d'époque. Tellement d'époque qu'il n'a ni fenêtre, ni porte, de la terre battue au sol, des mûrs à l'enduit effrité et qui suintent l'humidité. Malgré le charme de l'endroit et la gentillesse de notre hôte, nous préférons passer la nuit devant l'habitation dans notre tente. A la tombée de la nuit, c,est donc sous la tente que l'on déguste saucisse grillée et vin local offerts par nos hôtes.
Alberobello, est la capitale des Trulli: son centre historique est entièrement caractérisé par ces si particulières constructions pyramidales qui la rendent unique au monde. Si le nombre de marchands de souvenirs et autres pseudo tissages traditionnels donnent un côté un peu 'Mont St Michel' à la ville, la visite vaut le détour tant la concentration de maisonnettes à chapeau pointu est importante et de fait impressionnante. Les enfants s'attendent à voir surgir le grand Schtroumpf dans ces ruelles aux allures de village de bande dessinée.
Redescente !
Après Ostuni et Alberobello, perchées sur les hauteurs des Pouilles, nous commençons notre descente … sous terre. Alors qu'un vent frais se lève et que le soleil se voile, nous allons nous mettre à l'abri en profondeur, dans les superbes grottes de Castellana. Sur un parcours souterrain de près de 3km de long, nous découvrons un succession de grottes toutes plus spectaculaires les unes que les autres. La grotte blanche, tout au bout du tunnel, est d'ailleurs considérée comme l'une des plus belles du monde avec des stalactites (et -mites) en albâtre blanc, véritable dentelle minérale.
Après cette étape spéléo, on reprend les vélos direction la mer et la jolie ville de Monopoli. Pas de rue de la Paix, ni de passage par la case départ, mais une vieille ville entourée de remparts et un vieux port de pêche en peine activité où il fait bon prendre un petit expresso au soleil !
A quelques kilomètres, on fait encore un stop à Polignano, incontournbale 'perle de l'adriatique' (dixit les guides touristiques), perchée sur des falaises de calcaires elles mêmes creusées de grottes marines. On profite de l'arrière saison pour errer tranquillement dans ses ruelles, qui doivent être surpeuplées en été. Comme à de nombreuses reprises depuis que nous sommes dans les Pouilles, on regrette que l'air et l'eau ne soient pas à quelques degrés de plus, pour pouvoir profiter des eaux cristallines de l'Adriatique.
Après une belle journée avec près de 75km de vélo dans les pattes, on boucle notre tour des Pouilles à Bari, fatigués … mais très heureux de nos 2 semaines dans les Pouilles. On a adoré les petites routes que les cyclistes savent apprécier avec campagne, mer et villages majestueux accessibles en quelques coups de pédales ainsi que l'accueil toujours chaleureux. Les Pouilles seront notre coup de cœur en Italie, avant la Sicile. Nous embarquons dans un ferry de Bari en direction de Durres en Albanie.
