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Semaine 36 : Les Bratislaboys au pays de Mozart ...

Les brastislaboys visitent Bratislava

Nous quittons la Hongrie et passons en Slovaquie sur une piste cyclable en bord de Danube. Il faut être bon observateur pour apercevoir les simples bornes qui matérialisent la frontière … puis quelques mètres plus loin un ancien bâtiment de douane désaffecté. Vive Schengen ! Les enfants, surpris d'abord de ne pas avoir montré nos passeports, s'amusent à passer d'un côté et de l'autre de cette ligne « imaginaire ».

Une vingtaine de kilomètres plus tard, nous entrons dans Bratislava. Nous avons la chance de pouvoir planter notre tente en face de la vieille ville, le long du Danube, dans un club de kayak grâce à Philippe, un cyclo slovaque que nous avions rencontré sur la route en Serbie.

En arrivant, nous avons en tête les descriptions de la ville faites par Charlotte, la sœur de Jean-Baptiste, qui avait passé quelques mois dans la ville, il y a 15 ans, pendant ses études. La ville a visiblement bien changé depuis ! Bratislava, capitale de la Slovaquie depuis 1993 (date de la dissolution de la Tchécoslovaquie) est une cité à taille humaine (400 000 habitants) qui lui donne des airs de province. Déambuler dans son centre historique (datant du XVIIIème siècle) est très plaisant : rues piétonnes et places pavées, églises et palais baroques et maisons colorées aux couleurs pastelles. D'ailleurs la capitale séduit les touristes avec notamment les croisiéristes sur le Danube qui y font halte entre Vienne et Budapest. Il y a même des groupes d'asiatiques qui ne manquent pas de prendre des photos à tout bout de chemin ... dont certains qui posent sur nos vélos alors que nous ne sommes qu'à quelques mètres à une terrasse de café ! On les prend donc en photo … en train de se prendre en photo sur nos vélos. Les enfants posent auprès des différentes statues originales disposées en ville dont notamment un égoutier qui sort d'une bouche d'égout ! En périphérie, de nombreux buildings vitrés et touts récents (à la fois habitations et centres d'affaires) illustrent le modernisme de la ville. Par contre, la Slovaquie est dans la zone Euro et nous ressentons déjà à Bratislava une nette inflation par rapport aux pays précédents. On imagine que le passage à l'Euro a dû être dur pour les Slovaques. De note côté, il va falloir perdre nos habitudes des cafés et bières en terrasse que nous avions prises dans les Balkans !!

L'imposante Vienne

Nous quittons Bratislava un matin et arrivons dans la même journée après quelques heures de pédalage dans une autre capitale européenne : Vienne (distante d'à peine 70 km de sa voisine). La frontière entre la Slovaquie et l'Autriche est tout aussi « imaginaire » que la précédente. Et cette fois-ci, on ne se rend compte que nous sommes en Autriche que lorsque nous nous trouvons nez à nez avec un panneau en Allemand.

A peine installés dans un camping en périphérie de Vienne, nous grimpons dans un métro pour nous rendre en une quinzaine de minutes dans le centre historique. Nous avons rendez-vous avec Agathe, une ex-mansonnienne et actuelle« Danoners » avec qui nous dînerons en ville des traditionnels Schnitzel Kartoffel (escalope de veau pané avec salade de pomme de terre), des Kasepatzle (pâtes fraîches aux œuf avec du fromage) accompagnés de bière. Repas bien copieux pour rassasier des cyclistes après une journée de vélo !

Au programme du lendemain : visite de la ville ! La capitale est grande (1,8 million d'habitants), les centres d’intérêts sont multiples, nous sommes avec les enfants … il faut faire des choix. Nous nous limitons donc au Vieux Vienne, délimité par le « ring » qui concentre des somptueux palais et musées. On découvre la cathédrale Sainte Étienne (pointe gothique au cœur d'un monde baroque), l’Hôtel de ville, le quartier des musées (installés dans des anciennes écuries impériales), le Burgthéater pour finir devant l'Opéra (où Mozart et Beethoven en baskets nous attendent en distribuant des prospectus pour les opérettes et ballets du soir !). Les bâtiments, tous plus imposants les uns que les autres, rappellent le passé impérial de la ville qui était autrefois la villégiature des empereurs Habsbourgeois. Les nombreux parcs et jardins très bien entretenus (« à l'autrichienne ») rendent l'hypercentre encore plus agréable.

De Vienne à Linz

Nous quittons Vienne, toujours en longeant le Danube, sur l'Eurovélo 6. Alors que nous étions un peu lassé des plaines à perte de vue entre Belgrade et Vienne, les paysages sont ici magnifiques. La portion entre Krems et Melk sera probablement l'apothéose (vallée du Wachau). La vallée est ici plus encaissée, entourée de basses montagnes verdoyantes. Les plaines céréalières ont laissé place aux forêts, aux vignobles escarpés, aux arbres fruitiers et notamment les abricotiers (dont les fruits sont utilisés dans les liqueurs de la région). Au sommet des collines, il n'est pas rare d'apercevoir un imposant château (parfois en ruine). Le Danube serpente le long de charmants village où l'on admire : églises, rue piétonnes, places … et l 'imposante abbaye bénédictine perchée sur la colline à Melk.

L'Autriche au VERT

Ici le vélo est roi … et ça ne peut que nous plaire ! Il y a de très nombreuses pistes cyclables, dissociées des routes, larges comme nos départementales avec des revêtements de velours. Des ponts spécifiques pour les vélos permettent de franchir le Danube. Il y a des parkings à vélos partout (parfois sur deux étages) et même des distributeurs de chambres à air au bord des routes !

Par ailleurs, notre passage devant la centrale nucléaire de Sventendorf est l'occasion pour nous de nous renseigner sur la production d'énergie dans le pays. En effet, cette centrale construite en 1972 n'a jamais été mise en service suite à un référendum en 1978 où les autrichiens voteront contre son démarrage. Le parlement promulguera dans la foulée une loi de non utilisation de l'énergie nucléaire. L'Autriche se situe aujourd'hui au 4ème rang en termes de part des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie primaire avec notamment l'énergie hydraulique et la biomasse. Nous verrons sur le Danube de nombreux barrages hydro-électriques.

Émouvante visite du camp de Mathausen

Près de 190 000 personnes de 40 nationalités furent déportées à Mathausen entre la construction du camp en Aout 1938 et la libération par l'US Army en mai 1945. Les détenus furent affectés dans un premier temps à l'extraction de granit dans la carrière attenante puis ensuite à la fabrication d'armes pour la guerre. 90 000 trouvèrent la mort. La plupart moururent des suites de l'exploitation impitoyable de la main d’œuvre, des mauvais traitements, de la sous alimentation et du manque d'hygiène. D'autres furent tués par fusillade, injection ou dans les chambres à gaz ...

On décide de ne visiter que les extérieurs avec les enfants pour ne pas les exposer au plus dures réalités (chambres à gaz, fours crématoires...). Les 2 garçons semblent néanmoins prendre conscience des sinistres événements qui se sont déroulés ici. Très attentifs pendant toute la visite, ils posent beaucoup de questions. On essaye d'y répondre tout en les épargnant des points les plus sordides (pourtant si nombreux). De notre côté, nous nous plongeons dans la réalité de ce que nous avions pu apprendre ou lire sur ce sujet … C'est violent ! L'émotion est grande … l’incompréhension aussi quand on imagine que dans le joli petit village de Mathausen la vie se déroulait paisiblement tandis que l’horreur était en haut de la colline !

On se remet en route … en digérant la visite … conscient de notre chance de vivre dans des pays en paix, tout en pensant aux nombreuses populations encore persécutées aujourd'hui dans le monde.

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