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Semaine 39 & 40 : Du Lac de Constance à ... la France

Le Lac de Constance

Après nos belles grimpettes bavaroises, quel bonheur de dévaler à vive allure une route qui nous emmène à Lindau, sur la côte orientale du Lac de Constance. Quelques tours de pédales dans la vieille ville située sur une île qui porte le même nom et nous allons nous poser dans un camping au bord de l'eau. Baignades dans des eaux transparentes au milieu des nombreux voiliers, vedettes, paddles et autres objets flottants ... avec les montagnes enneigées en arrière plan. La classe ! Après ce repos bien mérité, nous prenons la route en direction de Constance en suivant les rives du lac : belles maisons les pieds dans l'eau, coteaux de vignes, larges pistes cyclables. Ici, tout est joli et paisible ! Un beau lieu de villégiature à conseiller aux parisiens stressés … On s'autorise un court trajet en bac (probablement le dernier du voyage) pour nous éviter le tour d'une partie du lac et nous voilà à Constance ! Retrouvailles avec cette ville que nous avions visitée il y a déjà 5 ans lors d'un périple en van en direction de la Slovénie.

Après le Danube, le Rhin

A partir de maintenant, nous longeons le Rhin. Encore peu large à cet endroit, nous sommes séduits par ses eaux vertes et translucides qui lui donnent ici des allures de paisible rivière. Après avoir admiré la magnifique ville de Stein am Rhein et ses demeures couvertes de fresques, nous nous dirigeons vers les chutes du Rhin. Changement d'ambiance pour le fleuve , qui semble alors se déchaîner. Ambiance Niagara où les eaux dévalent sur plusieurs dizaines de mètres, dans un vacarme d'embruns et d'écume.

Après les chutes d'eau, nous rejoignons le célèbre itinéraire de L'eurovélo 6 que nous avions quitté en Autriche, au niveau de Linz. Direction Bâle. Le chemin longe le Rhin en serpentant au milieu de paisibles forêts. Mais alors que nous pensions avoir rejoint le Suisse, dernier pays sur notre feuille de route, on repasse soudain en Allemagne au beau milieu d'une forêt, presque sans le remarquer. Puis au hasard d'un carrefour quelques kilomètres plus loin, nous voilà de retour en Suisse. Et ce sera comme ça pendant une journée complète où nous passerons successivement d'un pays à l'autre à de nombreuses reprises.

Et puis... la France

Et puis soudain, après avoir passé la passerelle des 3 nations, à la sortie de Bâle, ça y est nous y voilà, nous sommes en France. Même si ce retour dans notre pays était au programme du jour, le fait de remettre ce premier pied « chez nous » huit mois après en être partis nous laisse une étrange impression. Si plus de 500 km sont encore à parcourir, franchir la frontière signifie fin du voyage. On est plus que jamais partagés entre envie de retrouver la maison et celle de re-franchir en sens inverse la passerelle tout juste franchie. Soudain la fatigue des derniers jours, la pluie des fins de journée où les rudes montées de Bavière semblent déjà nous manquer...

Mais le chemin est encore long jusqu'à Maisons Laffitte et nous comptons bien profiter à 100% de ces 2 dernières semaines sur la route. Au programme : Alsace, Franche Comté, puis Champagne Ardennes. C'est finalement l'occasion pour nous de découvrir ces régions françaises où nous n'avons parfois jamais été.

Les rencontres, le fil conducteur du voyage

Quand nous avons envisagé ce voyage, l'un des objectifs était d'aller vers les autres et de faire des rencontres. Et le retour vers la France s'annonce prometteur.

Dans une forêt, nous croisons Vincent, cyclovoyageur qui s'apprête à planter son bivouac pour la nuit. Vincent voyage à vélo, mais pas vraiment comme tous les cyclos que nous avons croisés jusqu'ici. Parti de Saumur il y a 2 semaines, son projet est de rallier la mer noire, puis de voyager en Europe pendant plusieurs mois avec du matériel de récupération. De son vélo à ses « sacoches » en passant par le petit matériel, tout vient de chez Emmaüs ou a été trouvé/donné. Pour son projet, il a reçu la bourse du voyage cyclo-camping international.

En Suisse puis en France, on roule 2 journées avec Léonie, jeune Allemande qui à seulement 18 ans a décidé de rejoindre seule Barcelone en vélo.

A Mulhouse et à Montbéliard, nous sommes reçus comme des rois par nos hôtes warmshowers. Evelyne, Alexei et leurs enfants Maxime et Aline nous accueillent dans leur maison sur les hauteurs de Mulhouse. Puis le lendemain, à Montbeliard, Benoit, Elisabeth et leur 4 enfants nous reçoivent à leur tour. Echanges d'expérience cycliste, mais aussi discussions sur de nombreux autres sujets nous permettent de sortir un peu de notre train train habituel. D'autant plus que chez les uns et les autres, les enfants profitent des jouets des enfants, nous laissant beaucoup de temps libre avec nos hôtes;-)

Si les rencontres avec les gens sont nombreuses, elles le sont aussi avec les animaux, au plus grand plaisir des enfants. En Allemagne, mais aussi en France, nous roulons beaucoup sur des voies vertes, loin de la circulation automobile. Le silence de nos vélos et le peu de fréquentation de ces voies nous permettent de surprendre régulièrement oiseaux, ragondins, écureuils, chevreuils... En apercevant des cigognes, elles aussi de retour en France pour l'été, on repense à celles que l'on a vu en novembre au Portugal, alors en pleine migration vers les pays chauds, et on se dit que comme nous, elles sont en train de boucler la boucle...

La dernière ligne droite est maintenant bien entamé et on se surprend à regarder souvent derrière nous, avec déjà un peu de mélancolie. Mais les premiers tours de roues en France ont été riches en découvertes et en rencontres, et on espère bien que ça continue jusqu'à la fin !!

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